Lyon 1821, Chronique insolite
Lyon, jeudi 29 mars 1821,
Une apparition nocturne vient, dit-on, de faire
mourir de peur un habitant de la rue de la Monnaie. On pourrait croire que
c'est un conte ou une histoire de revenant ; s'il en était ainsi, nous ne le
dirions pas, et pour cause ; mais non, voici le fait:
Un grand singe de la ménagerie du quai de Saône,
ayant brisé sa chaîne, est grimpé sur les toits, et, dans la nuit, est
descendu par le tuyau d'une cheminée. Il s'est trouvé dans une chambre à
coucher où reposait le maître de la maison. Celui-ci, éveillé en sursaut par
le bruit du singe, a ouvert les rideaux de son lit. Quelle a été sa surprise, de
voir un animal qu'il a pris pour le diable, à sa ressemblance avec l'homme. Il
a appelé à son secours, et ce n'a été qu'avec peine et à l'aide de son
domestique, qu'il est parvenu à prendre le singe et à s'en débarrasser. On
assure qu'il est mort des suites de la frayeur qu'il a ressentie.
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Photo d'illustration |
dimanche 1er
avril 1821,
⚐ Suite du jeudi 29 mars 1821
M.
le directeur des singes, perroquets, animaux savants et autres bêtes curieuses,
vint réclamer à notre bureau contre l’insertion d’une note insérée le 29 mars,
dans notre premier. Nous avions dit qu’un grand singe s’était échappé, et avait
fait mourir un homme de peur ; le propriétaire de la ménagerie ambulante
prétend que cela n’est pas vrai, qu’il ne
lui est pas plus échappé de singe que d’éléphant (selon ses
expressions) ; qu’il faisait 60 fr.(1) de recette par jour avant notre nouvelle, que depuis ce temps il ne fait plus
que 5 à 6 fr.(2), parce qu’on a peur de ses bêtes. Quoique ceci nous paraisse un
peu fort, nous ne devons pas moins réparer le mal que nous avons pu causer
involontairement, et nous prendrons occasion d’annoncer qu’on voit tous les
jours et à toute heure, sur le quai de la Saône, quantité de bêtes curieuses,
telles que singes, perroquets, caméléons, etc. à l’entrée de la rue de la
Monnaie.
Pour aller plus loin :
- Si l’on tient compte des différentes variations de l’inflation et des monnaies entre 1821 et 2014, la somme de 60 francs correspond de nos jours à 148 euros.
- Si l’on tient compte des différentes variations de l’inflation et de la monnaie entre 1821 et 2014, la somme indiquée de "5 à 6 francs" correspond de nos jours à "12,30 à 15,80 euros".
(Source : journal de Lyon et du midi - 1821)
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