Lyon, 10 mars 1844
Les enfants trouvés sont une plaie bien grave pour le département du Rhône et notamment pour la ville de Lyon ; ils absorbent jusqu'au cinquième de ses revenus. Aussi la question des réformes à introduire dans cette partie des services publics tient-elle une place importante dans le dernier rapport de M. le préfet au conseil général.
Le seul remède à cette plaie est dans l'amélioration des mœurs ; celle-ci tient à des causes générales sur lesquelles l'administration n'a qu'une influence indirecte et dont les effets ne peuvent se manifester que bien lentement. Ainsi la consolidation de l'ordre politique, le calme dans les esprits, l'affermissement des sentiments religieux, la progression des idées morales pénétrant par les meilleures voies d'instruction populaire, doivent à la longue épurer les mœurs. Le bien-être social, la vie meilleure et plus facile pourront aussi, dans un avenir éloigné, empêcher des abandons qu'à présent la pauvreté exige presque autant que le libertinage. Mais, en attendant cet avenir meilleur, sous le point de vue moral et sous le point de vue matériel, nous ne connaissons, pour combattre le mal, une arme qui ne soit à deux tranchants.
La dépense des enfants trouvés dans le département du Rhône, à raison de 87 fr. 81 cent, par enfant, et calculé sur un nombre de 9.600, s'élève à 460.000 fr.
Pour aller plus loin :
- Si l’on tient compte des différentes variations de l’inflation et des monnaies entre 1844 et 2014, la somme de 87,81 francs correspond de nos jours à 231,80 euros.
- Si l’on tient compte des différentes variations de l’inflation et des monnaies entre 1844 et 2014, la somme de 460.000 francs correspond de nos jours à 1.214.400 euros.
Source : Journal de la Guillotière - Bibliothèque de Lyon Part-Dieu
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